Heureusement que ce blog n'existait pas en 2007, au moment de la sortie de Liebe Ist... – premier long format de l'Allemand Bodzin – ; j'en aurais fait des tonnes pour convaincre qu'il était un album sublime et je l'aurais bien vite regretté. Cette techno minimale light a foudroyé pas mal de gens par son pedigree mélodique inconstestable, pourtant une fois la stupéfaction passée on reste un peu désabubusé de s'être fait prendre au piège comme ça. Le systématisme de la formule et la surexploitation des basses-séismes l'ont rendu bien indigeste, plus Liebig qu'autre chose, voyez. J'en étais même venu à penser que Bodzin, s'il continuait comme ça, allait devenir quelque chose comme un Mike Oldfield de la techno, un espèce de monstre pénible à l'odeur trop forte pour ne pas faire vomir sur le champ.
Bien m'en a pris que d'écouter son nouveau EP puisqu'il dissipe toutes mes craintes South Parkiennes. En deux titres je suis rassuré, lavé des restes de dégueulis de claviers qui me souillaient la tête. Bodzin n'a pas changé du tout au tout, n'allez pas croire, il a juste fait un ravalement de façade : il a rendu sa musique plus corporelle, plus puissante, plus énigmatique aussi. Bremen-Ost, surtout, est impressionant. Presque racé comme du Para One, il vrille en même temps l'esprit avec son ambiance flippée et pour une fois pas du tout racoleuse. J'ai simplement envie de dire ouf.
4/5
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire