Blue Sky Black Death, aussi connus pour leurs travaux personnels que pour leurs productions pour l'affilié Wu-Tang The Holocaust, font leur balade noctambule avec ce Late Night Cinema qu'on aurait toutes les raisons de craindre ; il est presque aussi symphonique que le Black Snow des allemands ou qu'un album de Craig Armstrong. Finalement, par un sentiment très simple, a priori peu flatteur, aucune lourdeur instrumentale ne vient plomber cette tentative introspective. La grande monotonie qui nous prend rapidement permet effectivement d'arrondir les pics qui auraient pu s'avérer trop dramatiques. Les dix pièces de Late night Cinema se ressemblent toutes plus ou moins, possèdent en elles la même répetitivité, la même narration nonchalante et anti-démonstrative. Pris dans les mouvements d'une heure de grande fatigue, Late Night Cinema déroule un hip-hop instrumental ouaté, empreint d'une grande beauté résignée, utilisant les samples célèbres (Morricone, Le dernier des Mohicans) comme on étreint son coussin en plein sommeil. Avec une qualité intrinsèque limitée – si ce n'est l'utilisation parfaite des samples vocaux, les Blue Sky Black Death déambulent dans leur propre nostalgie. Et nous, on se fait prendre par les sentiments.
4/5
1 commentaire:
C'est vrai que ces deux producteurs ont tendance à en rajouter un peu, mais ça semble si honnête!
J'ai toujours accroché à ce qu'ils ont réalisé, notamment leur "A Heap of Broken Images"... et The Holocaust m'a filé moult frissons, même si je ne l'écoute plus vraiment.
Merci pour ton commentaire en tout cas, du même coup ça m'a fait découvrir ton sympathique blog!
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