dimanche 6 juillet 2008

Top 2008/2

Ce blog pue déjà un peu la mort. Mais c'est l'été aussi. En tout cas, le soleil, ça donne envie de faire des tops. Et moi ça me donne envie de faire la sélection des disques que j'emporterai en montgolfière. Comme je n'arrive pas à trier plus drastiquement les derniers sélectionnés, je vous balance un petit troupeau de 12 galettes incontournables :

12 Bersarin Quartett : Bersarin Quartett (2008)
Dans la plus pure lignée de Max Richter ou de la guimauve Craig Armstrong : des tapis de violons, un peu d'électronique et de samples. Il y a un côté Cinematic Orchestra aussi. Pas essentiel mais très bien mené, avec ce qu'il faut de troublant et de simplement émouvant.

11 Why ? : Alopecia (2008)
Je sais plus si quand j'avais parlé de ce disque, j'avais évoqué Cronenberg. En tout cas Why c'est pareil : plein de mutations, tout le temps, et aujourd'hui une réconciliation de tous ses monstres dans quelque chose de véritablement stable. Ça en jette moins, du coup, et Yoni Wolf n'en fait plus des tonnes pour signifier qu'il est marginal. Sa musique, elle, devient plus solide et durablement touchante.

10 Alain Bashung : Bleu Pétrole (2008)
Ce choix est sans doute le plus affectif de tous. Bleu Pétrole est très discret, voire même fade, de la même façon que le personnage de Bashung continue, pépère, son petit train de vie. Pourtant, dans cet album comme dans son actualité, le drame affleure quand on y porte suffisament d'attention.

9 Gilles Peterson : In the house (2008)
Allez, encore une compilation mixée de Gilles Peterson ! Et encore une qui excite à la folie ! Trois disques : d'abord une vraie compilation house – du neuf, du vieux, bourré de toutes les musiques du monde, ensuite un remarquable mix disco-funk et pour finir une sélection de douze inédits de la house la plus pointue et actuelle. Bref, quelqu'un qui a ça dans les mains, qui l'écoute plusieurs fois, il ne peut plus dire qu'il ne sait pas ce qu'est la house. Si la musique avait un pays, Gilles Peterson en serait le président !

8 Evangelicals : Evening Descends (2008)
Pendant que le monde déconnait à propos de Lightspeed Champion, on a oublié de parlé du nouveau Evangelicals. Leur premier album, clairement, était un bordel sans nom – un peu comme les appartements de c'est du propre ! avant que les deux pétasses arrivent. Là, ils savent où ils vont, et font d'Evening Descends un des sommets du genre. C'est un peu comme si les Flaming Lips buvaient plein de Redbull et gagnaient la vieille énergie de Weezer. Alors moi ça me plait.

7 Munk : Cloudbuster (2008)
Avec la terrible vague disco qui déferle un peu partout sur l'électro, on peut être content de voir que quelques uns ne semblent pas a priori destinés à s'oublier dans les trois mois. Il y a bien un bon gros nuage de hype au dessus de ce disque – comment ça ne pourrait pas être le cas avec Asia Argento en guest ? – , mais on sent chez le patron de Gomma quelque chose de plus fort, peut-être pas plus sincère mais en tout cas plus enraciné. Il y a un brin de nostalgie et de rêverie qui me font croire à quelque chose d'un peu particulier.

6 Kylie Minogue : X (2008)
Oui, alors donc, ce que je disais sur Munk, ici c'est tout le contraire ! Que du superficiel ! Du retentissant ! Calvin Harris, les Scissors Sisters crédités, un sample de Gainsbourg, les pires ballades du monde ! N'empêche, aucun album mieux que celui là ne représente notre passion orgiaque pour les 80's. En étant un peu dingue, on peut même y trouver du New Order et du Kraftwerk. L'album festif de l'année, sans aucun doute.

5 Bruno Pronsato : Why Can't We By Like Us (2008)
Pour son premier album, Pronsato n'y va pas de main morte ! C'est de la techno minimale terriblement cérébrale, aride au possible, déglinguée dans tous les recoins et sans la moindre forme de concession. Difficile d'expliquer pourquoi et de décrire comment, en tout cas on reconnaît déjà la patte de Pronsato comme on reconnaît celle de Villalobos ou de Richie Hawtin. Et ça c'est fort. Et inaudible pour quasiment tout le monde.

4 Flying Lotus : Angeles (2008)
Pour faire vite, le buzz montait depuis un sacré moment autour de Flying Lotus et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y avait de quoi ! Angeles est le meilleur album d'abstract hip-hop depuis des lustres. Du côté rythmique, on s'approche assez de Prefuse 73. Côté ambiance, on sent plus l'influence de Dj Krush, nocturne et mélancolique. Et puis surtout, le disque est superbement construit et amené, dans une dynamique parfaite. Un sacré boulot, qui met d'ailleurs en dehors de ma sélection le pourtant superbe Quaristice d'Autechre. Mais en mongolfière, rien ne sert d'avoir des doublons – puisque Quaristice est le trait d'union entre Flying Lotus et Bruno Pronsato.

3 Have a Nice Life : Deathconsciousness (2008)
Le même genre de tremblement de terre que le monde de l'avant-garde metal a connu avec Kayo Dot il y a quelques années. Un colossal double-album qui va chercher dans le plus noir des 80's : Jesus and Mary Chains, Death in June, Joy Division, Godflesh. Rien à dire, c'est encore une fois impressionant.

2 Prosumer & Murat Tepeli : Serenity (2008)
On le dit pas mal, ces temps-ci, c'est le retour de la house. Henrik Schwarz sort un live particulièrement écouté, Gilles Peterson nous sort sa triple compilation... Mais tout ça, c'est plus de la promotion qu'autre chose ! Une bien belle mise en vitrine mais quand même ! Ce qu'on attend, c'est des nouveaux standards, et Serenity en est un. Il est dansant, beau à pleurer, tout embrûmé de claviers somnambules et de voix soul. Un régal, du début à la fin, un régal introspectif.

1 Cass McCombs : Dropping The Writ (2008)
Roulemements de tambour : th th th th th th th th th th th. Voilà, c'est lui mon album de mi-2008, Dropping the Writ de Cass McCombs. Je l'attendais depuis longtemps, ce disque pop qui pouvait m'accompagner en toute saison, un peu comme Ok Computer ou I Can Hear the Heart Beating as One – Yo la tengo. Je le tiens entre les paluches, ça y est, et il me suit un peu partout, rarement pour l'écouter, plutôt pour pouvoir toujours le faire. C'est varié, bien produit, magnifiquement interprété, blablabla, écoutez le et faites pas chier.

1 commentaire:

'33 a dit…

howdy
je comprends rien à ton blog, mais je vais te linker quand même