Ellen Allien a construit un empire. Difficile de ne pas croiser son nom quelque part. Plutôt respectée par ses pairs et l'intelligentsia musicale, elle est surtout une icône auprès des jeunes générations noctambules. Elle est une femme, pond des tubes au kilomètre et a crée sa propre ligne de fringues ; il ne lui en fallait pas plus pour se poster comme chef de file de la techno berlinoise – la seule qui vaille selon beaucoup.
Avec Sool elle vient pourtant de perdre sa première bataille, c'est en même temps dommage et presque satisfaisant. Ce petit paradoxe vient du fait qu'Ellen Allien s'est certes un peu prise les pieds dans le tapis, mais avec les honneurs, peut-être plus encore que si elle ne s'était pas risquée à une techno aussi minimaliste et aride. Car Sool est débarassé de toute la portée mainstream – dancefloor et pop – de ses prédécesseurs. Il ne reste plus qu'une colonne vertébrale faite de beats old school plutôt léthargiques supportant une ambiance abstraite et énigmatique. Le risque d'une telle option n'est pas du tout évité, et ainsi les morceaux ont tendance à s'aligner dans l'indifférence générale, ne suscitant aucune accroche véritable. On pourra trouver l'exercice spirituel mais Carsten Jost et Efdemin sont bien meilleurs pour ça.
On note juste ITS, un morceau sacrément dansant et plus glauque tu meurs, à mettre aux côtés de Louderbach ou Scratch Massive. Mais à part ça, pas grand chose d'excitant (surtout pas la tentative Air France qu'est Frieda), Ellen Allien a tenté un joli pari, vraiment osé, mais aussi étonnant que soporifique.
1,5/5
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