Pas de biographie cette-fois, on ne replacera ce duo américain dans un quelconque contexte pour la simple et bonne raison que l'on ne sait rien d'eux. Sortis de nulle part, les Have A Nice Life sortent là leur premier disque, dans un format des plus couillus et dangereux, le double-album.
Alors, n'y allons pas par quatre chemins, ce Deathconsciousness est un pavé dans la mare. Encore accentué par notre incapacité à le ranger dans un genre ou à le marquer dans une histoire, il nous fait l'effet d'un choc, d'un petit traumat qu'on a bien du mal à digérer. La raison principale en est que ce groupe fait preuve d'une maturité assez stupéfiante. Ils prennent leur temps, ne forcent rien, car ils savent qu'au bout de 85 minutes on sera convaincus, émus par la teneur mélancolique de l'ensemble, lovés dans leur son crépusculaire mais aussi étonnés par la maîtrise avec laquelle ils jouent de leurs influences. Ces influences en question, ce sont pêle-mêle Slowdive, Joy Division, My Bloody Valentine, Godflesh, Kraftwerk, Cocteau Twins ou Jesus and Mary Chain. Have A Nice Life se sert de toutes, et jamais on a l'impression d'une dédicace ou d'un quelconque collage. Car ce qui précède toute autre forme de jugement, c'est la façon qu'à ce disque de nous capter, de nous le faire sentir habité, hanté par des millions de fantômes. Les morceaux qui le composent sont très étirés dans le temps et finalement très impersonnels, se dissolvant ainsi dans un ensemble plus vaste sur deux disques, une longue durée fortement embrûmée et jamais réveillée, à écouter bien entendu d'une traite, si possible seul et à une heure pas possible.
On pourra dire qu'il s'agit d'un disque plutôt shoegaze, flirtant à certains endroits avec la new-wave, l'ambient ou la musique industrielle. Maintenant que c'est dit, on préfèrera passer à autre chose, car, à la limite, la meilleure façon de parler de ce Deathconsciousness serait peut-être en vers, en association libre, en cadavre exquis, qu'en sais-je.
5/5
2 commentaires:
On ne sait rien d'eux?
Hum peut être n'as tu pas creusé assez profond, mais sache que Dan faisait parti d'In Pieces (RIP) groupe qui déjà avait marqué la scène emo/hxc : http://www.myspace.com/inpieces
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