Cette année-là, Justin Vernon s'est fait plaquer par sa copine, son groupe DeYarmond Edison a explosé et son père est tombé malade. Vie de merde.
Alors Justin est parti dans le châlet paternel. Il s'est isolé, employant ses longues journées à couper du bois, chasser pour se nourrir et hûmer les ambiances forestières. Il a aussi écrit, copieusement, et c'est dans ce cadre là qu'on prit naissance les neuf compositions de For emma, Forever Ago. Enregistré de retour à la civilisation, le disque profite des amis de Justin Vernon et de leurs instruments pour étoffer un guitare-voix squelettique. En résulte un côté un peu champêtre mais finalement beaucoup arrangé et assez polyvalent. Si l'on sent bien un fond de folk désemparé, c'est plutôt du côté de la pop qu'est du coup tiré l'album.
Je suis personnellement partagé et, il faut bien le dire, indécis. Ce n'est certainement pas un mauvais ouvrage. Tout se tient très bien et l'on baigne dans une mélancolie, qui, c'est agréable, n'est pas exagérée. Là où le bât blesse, c'est que tout ça a été entendu mille fois, et que la qualité de For Emma, Forever Go se perd dans une concurrence un peu trop grande pour lui. Ce qui est d'autant plus gênant est que ce manque d'identité musicale rend l'intimité des textes un peu, je cherche mes mots, disons futile. Car, cela est un peu cruel à écrire, mais toutes les histoires d'amour se ressemblent et la plupart finissent mal : Justin Vernon est juste un parmi d'autres, et sa confession ne se fait entendre que comme celle d'un inconnu, utilisant qui plus est un langage musical des plus conventionnels.
3/5
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