Rodion est dans la place. Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'il faut bouger son boule. Ed Canfianelli ne fait pas de concession: il pousse tout le monde à danser avec son disco dopé aux mentos. Pas de prise de tête, pas de progressisme comme chez Lindtrøm & Prins Thomas, Rodion dédie entièrement sa musique aux fêtes en fluo. Alors, bien sûr, on pourra dire que cela constitue la limite de Romantic Jet Set, qu'il n'est pas suffisament varié pour supporter une écoute attentive, dans un fauteuil Napoleon III, verre de Jack Daniel's à la main. Effectivement. Mais dans le cadre qui est le sien, la fête, encore et toujours, il est irréprochable. Les guitares slappées, les vocoders daft punkiens et les mélodies italiennes stupides s'agencent non sans tact autour de rythmes à peu près aussi simples et carrés qu'efficaces. Rodion a aussi la finesse d'esprit de ne pas aller trop loin: il reste à une dose de kitsch absolument nécessaire, indissociable du genre qu'il pratique, sans pour autant aller dans l'excès, dans la farce moderne. Ce qui donne en fin de compte un certain serieux à ce Romantic Jet Set euphorisant et irrésistiblement sincère, grand-messe de la fête-générosité comme l'est un téléthon où l'on a pu entendre, de la bouche de François Feldman, "Tout le monde debout !".
3.5/5
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire