Il est d'un certain devoir éthique, dans la ligne éditoriale qui nous concerne, de nous intéresser aux disques qui parlent de nourriture. Ici, en l'occurence, de malbouffe. Car Matthew Herbert en a assez. Nous mangeons n'importe quoi, n'importe comment. Et en plus trop vite, par-dessus le supermarché. Pour y remédier, rien de tel qu'un brûlot politique, pense-t'il. Le livret de Plat du jour est de fait un pavé altermondialiste couplé d'une insupportable explication conceptuelle. Car oui, Plat du jour est une véritable prouesse technique: le disque est presque exclusivement réalisé à partir de samples en lien avec cette malbouffe. Cris de poulets, splotchs de yaourts et tintements de casseroles sont quelques uns des sons que l'on devine ça et là. Dans An apple a day, trois mille fans croquent une pomme devant le micro de Matthew Herbert. Marrant, me direz-vous. Certes, à ceci près que Plat du jour est d'un ennui mortel. Tous ces samples azimutés sont en effet savamment restructurés dans une électro conventionnelle au possible, avec un brin de groove, un peu de mélodies et surtout pas beaucoup d'inventivité. Coupé de son concept et donc, je le répète, de son livret assomant, ce disque n'est qu'un plat discount de crudités même pas assaisonnées. Triste retournement, finalement, qui fait d'un objet supposé révolutionnaire un aliment mangeable mais fade et sans saveur. Pour accompagner un bon cassoulet, des sushis ou même un steack de kangourou, on repassera, et on cherchera plutôt du côté des disques qui ne s'expliquent pas.2/5
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