
Dès lors, après ce disque enfin cathartique, Darc a gagné en légèreté. Il a monnayé sa plume auprès de Thierry Amiel, Alizée ou Elisa Tovati. Pour ce nouvel album, Amours suprêmes, il a confié avoir renoncé à ses plus grandes ambitions. Désormais, il ne cherche plus le disque définitif, car d'autres viendront après, car aujourd'hui il peut s'inscrire dans une histoire, laissant à plus tard un jugement dernier qu'il vivait sans cesse. C'est bien là la limite d'Amours Suprêmes, construit dans la continuité de Crève-coeur et paresseux à plus d'un titre. Des redites parsèment ce disque fainéant qui, tant dans l'écriture que dans la composition (avec encore Frédéric Lo), sent quelque peu le réchauffé. Une tendance FM se fait aussi sentir au travers des refrains bien trop grandiloquants de La vie est mortelle, de J'irai au Paradis ou des Remords. On préfère donc les espaces intimistes, dont la très belle ça ne sert à rien où Robert Wyatt vient offrir son souffle et son apesanteur.
Amours suprêmes nous laisse dans un dilemne. Il est encore bien au-dessus de la mêlée française et pourtant très faible comparé à son prédécesseur. Mais surtout, son insuffisance tient à ce que son auteur est en rédemption. Daniel Darc, on l'aime donc un peu moins comme artiste, mais, après tout ce qu'il nous a confié sur le fil du rasoir, on peut le laisser se reposer un peu, jouir de son apaisement et le regarder dans sa sieste, le sourire sur nos lèvres.
3/5
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