Les Magnetics Fields continuent leur vagabondage dans l'indie-rock américaine. Quelques quinze années après leur trilogie synth-pop, huit ans après la mine d'or 69 love songs (tout est dans le titre) et après un I pas mal critiqué en 2004, nous voilà face à un nouvel objet de ce groupe culte. L'idée de Stephen Merrit est de "sonner comme The Jesus And Mary Chain plus que les The Jesus And Mary Chain eux-même". Ravis de l'entendre, mais est-ce réussi? Bien entendu non, et pas seulement parce dépasser Psychocandy est difficile à imaginer.
Il y aura toujours pas mal de façons possibles de s'inspirer d'un groupe. On peut essayer d'en retrouver le geste artistique, de retrouver son trait de créativité pour le faire sien et le développer dans ses propres structures, ou bien simplement imiter ce qu'on entend. Distorsion des Magnetic Fields est clairement dans cette tentative de collage, singeant la production de leurs aînés en pensant du coup retrouver leur substance. Le résultat est assez navrant: des larsens de guitare qui viennent là comme ça et surtout une drôle de batterie, presque risible, qui en voulant sonner comme dans Psychocandy devient capable de ridiculiser son modèle. Le pire dans tout ça est que Merrit n'a pas l'écriture élégiaque des frères Reid, il est beaucoup plus à l'aise dans d'autres contrées, lo-fi, folk ou surf-pop. En résulte un hybride monstrueux comme California Girls, non-sens musical chantant les Beach Boys sur des montagnes de réverbérations.
Le problème à souligner également, plus que la médiocrité du disque, est qu'il jouit d'une forme d'immunité inquiétante. Le statut du groupe semble les autoriser à tout avec l'assurance des applaudissements. C'est d'autant plus gênant que le revival noise et shoegaze que l'on connaît aujourd'hui possède de bien meilleurs promoteurs, comme par exemple le méconnu Pluramon et son pourtant excellent Monstrous Surplus.
1.5/5
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