dimanche 20 juillet 2008

[ Claro Intelecto - Metanarrative (2008/Modern Love) ] [ Rone - Bora Ep (2008/In Finé) ]

Musique d'after totale, Claro Intelecto n'en est pas moins cité par les plus grands, Villalobos en tête, comme un des fers de lance de la rénovation minimale. On retrouve ses tracks dans certains des mixs les plus excitants du genre. Certainement grâce à cette fascination simple et naïve pour les rythmes binaires, puissants et quelque peu désuets. On lui reconnaît aussi un amour intarissable pour Carl Craig et Jeff Mills au travers d'enveloppes mélodiques ultra référentiels. Voilà un producteur qui par quelques tours de passe-passe se retrouve associés aux plus grands quand sa musique aurait simplement pu être qualifiée de "power-lounge", artifice d'accompagnement de cocktails testostéronés.
N'empêche, si le gars ne m'intéresse pas trop, il aura ouvert la voie à d'autre, comme ce délicieux Rone, tout juste découvert et parrainé par Agoria. Il reprend le même squelette, des rythmes qui peuvent se caler dans tous les mixs et immense propension à l'évasion mentale. En juste cinq titres, il nous prouve néanmoins que son champ d'action est beaucoup plus vaste et moins systématique. Bora nous fragilise d'entrée dans ses deux versions, par son rythme galopant et son superbe mélodique. Le mix vocal où est samplée la voix de l'écrivain Alain Damasio est proprement bouleversant – enregistrement d'un work in progress littéraire aux confins de la folie. Flesh nous rappelle ensuite aux bons moments de Yasume et Saycet – petits miracles de click'n'cut tristounette. Spanish Breakfast nous plonge dans une pure techno minimale, riche et addictive et pour finir, Dry impressionne par la finesse et l'originalité de sa mélodie, ni vraiment Morriconienne, ni vraiment japonisante, quelque part entre les deux pour notre plus grand trouble.
Il y a de quoi être heureux : Claro Intelecto confirmé comme acteur important, Rone immense espoir, il y a de la résistance ; les gars de chez Dial records, Pantha du Prince, Efdemin et Lawrence n'ont pas le monopole de la dépression techno.
4/5

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ça m'enerve de voir 0 comm quand des mecs ecrivent bien et font partager des trucs, enfin ...des gouts etayés....notamment musicaux.Donc voilà. Tu mentionne plus bas les excellents et immortels Death in June & Joy Division..Dans un style plus latin et qui change de tout ce qu'on peut écouter bien qu'ils ait commencé avec ce mouvement là , comme leurs cousins de Dead Can Dance...je te conseille d'ouvrir tes deux oreilles à des artistes de génie, ici : www.ataraxia.net....

Julien Lafond-Laumond a dit…

Je suis ravi de ces quelques commentaires que tu m'as laissé. C'est ce qui motive à écrire plus.
Je vais me renseigner au plus vite sur Ataraxia, qui m'excite bien d'après ce que tu dis.
C'est juste dommage que tu n'aies pas laissé un mail, ou une adresse, que tu puisses un peu plus me renseigner.

Unknown a dit…

il faudrait peut-être le dire plus souvent, oui, mais tes articles sont toujours passionnants Julien.
et comme toujours tu parles de groupes et de références que je ne connais pas qui me donne pourtant à chaque fois l'envie de me jeter sur les albums
cool que tu continues le blog donc !