Katatonia, depuis pas mal de temps, leur troisième album en fait (ils en sont au septième), est connu comme un groupe de metal à chant clair, jouant avant tout sur la modernité de leur approche (effets électroniques foisonnants, guitares massives et énergiques, relents néo un peu énervants). Ces grands déprimés suédois, avant de réformer leur musique, étaient beaucoup plus orientés doom-death, et Brave Murder Day en est le plus beau témoin. N'y allons pas par quatre chemins, il s'agit du meilleur ouvrage du genre, avec tout de même Ashes Against The Grain d'Agalloch, sorti dix ans plus tard.
Pour être simple et précis, le son développé ici est d'une tristesse sans commune mesure, et cette humeur dépressive est communiquée par un metal minimaliste et très répétitif. La batterie est métronimique, la basse inexistante, les riffs joués en boucle. Par-dessus vient se poser à quelques moments l'impeccable chant clair de Jonas Renkse ; autrement, la voix est growlée (criée gutturalement), et de manière impressionante par l'invité surprise Mikael Akerfeldt, génial leader d'Opeth. En résulte une musique hypnotique, où les mêmes motifs se répètent jusqu'à toucher le fond, et où les seules occasions de rompre cette monotonie se font par des breaks acoustiques désespérés (la sublime ballade Day) et des lead guitars floydiens.
Brave Murder Day, sans concession aucune, invente en somme la meilleure promotion possible au prozac. On en redemande, en plus.
4/5
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